Recette NEIPA Citra/Amarillo/Rakau/Sabro - Juicy NEIPA
- 30 mars 2020
Houblons à titre indicatifs => à faire selon la disponibilité, l'idée est de trouver un équilibre entre les saveurs d'agrumes et de fruits tropicaux.
Exemples :
Amarillo, Mandarina Bavaria, Hallertau Blanc, Nelson Sauvin
Citra, Mosaic, El Dorado, Galaxy
Equinox, Azzaca, Sabro, Simcoe
Huell Melon, Chinook, Vic Secret, Centennial
etc...
Pour atteindre un IBU satisfaisant, Il est important de viser des acides alpha élevés puisqu'il n'y a qu'un seul houblonnage aromatique massif au hopstand. Le grainbill assez simple s'explique par une volonté de mettre en avant les qualités gustatives et olfactives de houblons assez nobles, et l'utilisation massive de grains crus (presque 20%) vise à accentuer le côté crémeux et juteux du breuvage.
On peut également y ajouter du lactose à la fin de l'ébullition ou dans le sirop de sucre destiné à l'embouteillage si l'atténuation semble trop importante :
- 125g pour un sucrage subtile
- 250g pour un sucrage marqué
- 500g pour un sucrage massif (on se rapproche alors d'une milkshake IPA)
Ne disposant pas des moyens techniques nécessaires pour limiter les risques d'oxydation (fermentation en keg, transfert sous co2, utilisation d'un beergun, etc...), attention toute particulière sur ce point : il sera impératif d'être vigilant lors des processus de fermentation et de l'embouteillage. Voici des articles très intéressants sur le sujet :
- https://www.alphabiere.fr/2021/01/17/neipa-synthese-definitive-du-style/ => une définition très juste du style
- https://www.alphabiere.fr/2019/01/31/guide-brassage-neipa/ => aborde de façon plus générale le brassage des NEIPA y compris comment limiter ce phénomène
- https://www.happybeertime.com/blog/2018/03/06/limiter-risque-doxydation-dune-neipa-remplissant-bouteilles-a-ras-bord/ => décrit l’impact stupéfiant du headspace sur l’oxydation des NEIPA. Je compte utiliser cette technique tout en sucrant légèrement à la baisse (5g/l) pour limiter le gushing
Céréales et sucres
Quantité | Nom | Malterie | Forme | Addition | Couleur | Proportions | Coût total |
---|---|---|---|---|---|---|---|
4.5 kg | Malt Pilsen 2RP | Les Maltiers | Grains | Empâtage | 3 EBC | 75 % | - |
1 kg | Flocons d'Orge | Malterie du Château | Grains | Empâtage | 5 EBC | 16.7 % | - |
500 g | Flocons d'Avoine | Grains | Empâtage | 1 EBC | 8.3 % | - |
Houblons
Quantité | Nom | Forme | Alpha | Addition | Temps | IBU | Coût total |
---|---|---|---|---|---|---|---|
50 g | Citra | Pellets | 12.0 % | Hors flamme | 40 minutes / 80°C | 13.3 | - |
50 g | Rakau (Alpharoma) | Pellets | 10.5 % | Hors flamme | 40 minutes / 80°C | 11.7 | - |
50 g | Amarillo | Pellets | 9.2 % | Hors flamme | 40 minutes / 80°C | 10.2 | - |
50 g | Sabro | Pellets | 14.8 % | Hors flamme | 40 minutes / 80°C | 16.4 | - |
50 g | Citra | Pellets | 12.0 % | Houblonnage à cru | 6 jours | 0 | - |
25g en primaire (biotransformation) et 25g en secondairez | |||||||
50 g | Rakau (Alpharoma) | Pellets | 10.5 % | Houblonnage à cru | 6 jours | 0 | - |
25g en primaire (biotransformation) et 25g en secondaire | |||||||
50 g | Amarillo | Pellets | 9.2 % | Houblonnage à cru | 6 jours | 0 | - |
25g en primaire (biotransformation) et 25g en secondaire | |||||||
50 g | Sabro | Pellets | 14.8 % | Houblonnage à cru | 6 jours | 0 | - |
25g en primaire (biotransformation) et 25g en secondaire |
Divers
Quantité | Nom | Addition | Temps | Coût total |
---|---|---|---|---|
250 g | Lactose | Ébullition | 5 minutes | - |
Levures
Quantité | Nom | Laboratoire | Forme | Coût total |
---|---|---|---|---|
125 ml | 1318 London Ale III | Wyeast Labs | Liquide | - |
Remplacer par Safale S-33 si pas de levure liquide |
Efficacité d'empâtage : 72%
Ratio eau/grain de départ : 2.5 L/kg
pH : 5.4
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Concasser les grains
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Faire chauffer 15 L d'eau à 72.1°C
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Palier Monopalier à 65°C pendant 60 minutes
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Filtrer et rincer les drêches avec 17.1 L d'eau à 75.0°C
Volume d'ébullition : 26.7 L
Temps d'ébullition : 60 minutes
Densité avant ébullition : 1.047
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Porter le moût à ébullition
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Minuteur 55 minutes
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Ajouter les : 250 g de Lactose
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Minuteur 5 minutes
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Éteindre la source de chaleur
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Ajouter les : 50 g de Citra, 50 g de Rakau (Alpharoma), 50 g de Amarillo, 50 g de Sabro
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Minuteur 40 minutes
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Faire refroidir le moût
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Photos
Dégustations
1 dégustation
Avis du brasseur
On y trouve des arômes intenses de fruits de la passion, de mangue, d'abricot, de citron et de pamplemousse. A cela vient s'ajouter une note très perceptible de menthe et basilic (houblon Sabro ?). En ce qui concerne l'aspect : pas la moindre trace d'oxydation. La robe est jaune pâle, opaque et coiffée d'une fine mousse crémeuse. Le corps dense donne l'impression de déguster un jus de fruit frais, sensation accentuée par la présence de lactose qui vient sucrer légèrement le breuvage et atténuer son amertume. Une bière excellente à consommer sans aucune modération.
Salut !
Comment t'y prend tu pour tes dry hopping pour éviter d'oxyder ta bière sans matériel pour purger le CO2 ?
Y'a il un risque d'oxydation lors du dry hop en fermentation primaire ?
Merci en tout cas elle a l'air divine cette bière !!
Salut Maybiz !
Pour éviter l'oxydation y'a pas mal de bonnes pratiques que je mets en place :
- Pas de transfert en secondaire
- Lors de l'embouteillage, je remplis mes bouteilles à ras bord comme décrit ici : https://www.happybeertime.com/blog/2018/03/06/limiter-risque-doxydation-dune-neipa-remplissant-bouteilles-a-ras-bord/. Du coup, je sucre à 5g/L pour ne pas créer une surcompression des bouteilles (puis c'est pas déconnant pour une NEIPA)
- Je mets au moins la moitié de mes houblons destinés au DH en primaire afin de chercher un maximum de biotransformation. Pour résumer (très) grossièrement, la levure agit sur les composés du houblons pour créer de nouveaux composés ultra aromatiques et qui tiennent, je trouve, beaucoup mieux dans le temps que lors d'un houblonnage en secondaire (je te mets des articles sur la biotransfo à la fin de mon commentaire). J'ai pour l'instant pas de preuves à l'appuie que cette technique joue un rôle sur la non-oxydation des NEIPA, mais un fort soupçon que les levures bouffent une bonne partie de l'oxygène contenu dans les houblons. En tout cas d'un point de vu très personnel, je préfère de loin le mix houblonnage primaire/secondaire qu'uniquement secondaire comme décrit souvent dans les recettes. Et si cela évite l'oxydation, tant mieux
En procédant de cette façon, je n'ai pas eu la moindre trace d'oxydation même après 3 mois de conditionnement, et j'ai une deuxième NEIPA qui semble suivre le même chemin (à voir dans le temps).
Des articles sur la biotransfo :
https://www.goodbeerhunting.com/blog/2018/12/19/an-uncharted-wilderness-understanding-hop-compound-biotransformation
https://fermentis.com/en/yeast-to-brew-a-neipa/
A bientôt :-)
LaChistole
Wahou excellent merci pour ta réponse ! :)
Merci pour les articles aussi super intéressant !
Comme t'as l'air de vachement t'y connaitre je me permet de te poser quelques questions :
- Alors déjà tu me dit que le dry hop lors de la fermentation primaire tient beaucoup mieux dans le temps. Alors pourquoi ne pas tout mettre en biotransformation, et du coup ne faire qu'un dry hop ? Tu as déjà essayé ?
- Pour la biotransformation, tu met tes houblons en même temps que ta levure ? Ou alors du attends 24h-36h comme certains le font ?
- Est ce que ça pose un soucis si je balance mon houblon en biotransformation avec un hop tube ? J'ai pas de moyen de cold crash (frigo qui ne descend pas sous 8°) alors j'ai pas trop le choix sinon j'ai beaucoup de dépot au fond de mes bouteilles
- Est ce que tu fait un whirlpool a la fin de ton brassage ? Et est-ce que tu oxygène ton mout avant de fermenter ? Je lit un peu tout et son contraire par rapport à ces deux choses et l'oxydation de la bière (certains disent que y'a pas de risque d'oxydation avant la fermentation et d'autres disent que oui ...)
- Et enfin dernière question ! Tu fait comment pour remplir tes bouteilles au max ? Etant donné que l'espace de fin de la bouteille est normalement la place que prend le tuyau de remplissage dans la bouteille. Tu prépare un petit bol de mout à coté et tu les rempli a la fin avec un petit doseur ?
Désolé de t'embêter avec toute ces questions mais ta bière à l'air franchement réussi et comme t'a pas d'oxydation sur tes NEIPA sans matos pour balancer du CO2 (comme moi) je t'avoue que ça m'intéresse ! :)
Re-bonjour Maybiz,
Pas de problème pour tes questions, c'est un plaisir d'y répondre !
"Alors déjà tu me dit que le dry hop lors de la fermentation primaire tient beaucoup mieux dans le temps. Alors pourquoi ne pas tout mettre en biotransformation, et du coup ne faire qu'un dry hop ? Tu as déjà essayé ?"
=> Il est en effet tout à fait possible de tout mettre en fermentation primaire. Seulement cela a une contrepartie : certaines huiles essentielles, notamment le myrcène qui donne cet arôme vert presque floral caractéristique du DH, sont évaporés lors de la phase tumultueuse de la fermentation. On perdrait donc obligatoirement ce "nez" floral que j'apprécie retrouver dans une IPA qui a tendance malheureusement à se dégrader dans le temps. C'est donc un équilibre à trouver selon tes goûts :-) Attention cependant à la sélection de la levure, certaines levures ont d'excellentes capacités de biotransformation (S-33 par exemple), d'autres beaucoup moins.
"Pour la biotransformation, tu met tes houblons en même temps que ta levure ? Ou alors du attends 24h-36h comme certains le font ?"
=> Non j'attends la phase tumultueuse de la fermentation, donc entre 12h et 24h, tout dépend de l'intensité de la fermentation. Certains attendent en effet plus longtemps, pour éviter justement une trop grande évaporation des huiles essentielles. Je n'ai pas le recul suffisant pour affirmer quelle est la meilleure méthode.
"Est ce que ça pose un soucis si je balance mon houblon en biotransformation avec un hop tube ? J'ai pas de moyen de cold crash (frigo qui ne descend pas sous 8°) alors j'ai pas trop le choix sinon j'ai beaucoup de dépot au fond de mes bouteilles"
=> Je n'y vois aucun problème à partir du moment où ton houblon est suffisamment en contact avec tes levures. Perso, je balance mes pellets directement et laisse la gravité faire le reste, sans cold crash. Et je fais attention lors de l'embouteillage à ne pas transvaser le dépôt dans mon seau d'embouteillage. J'ai pas de bières limpides, mais ça me suffit pour le moment.
"Est ce que tu fait un whirlpool a la fin de ton brassage ? Et est-ce que tu oxygène ton mout avant de fermenter ? Je lis un peu tout et son contraire par rapport à ces deux choses et l'oxydation de la bière (certains disent que y'a pas de risque d'oxydation avant la fermentation et d'autres disent que oui ...)"
=> Je fais un whirlpool lorsque mon serpentin est branché pour accélérer le processus de refroidissement, ce qui contribue à l'oxygéner. Je fais également un maximum de remous lorsque je transvase dans mon seau de fermentation en versant de très haut. Les levures ont besoin d'oxygène pour proliférer. Alors oui j'imagine qu'il y a un risque, mais je n'ai jamais rencontré ce problème. Il faut se méfier des avis des uns et des autres, le mieux c'est d'expérimenter par toi même, dans le pire des cas il ne se passera rien de grave, dans le meilleur de cas tu auras une bonne surprise ! :-)
" Et enfin dernière question ! Tu fait comment pour remplir tes bouteilles au max ? Etant donné que l'espace de fin de la bouteille est normalement la place que prend le tuyau de remplissage dans la bouteille. Tu prépare un petit bol de mout à coté et tu les rempli a la fin avec un petit doseur ?"
=> Je n'utilise ni tuyau, ni tige, je fais tout directement au robinet. Il faut simplement être minutieux et jouer sur le débit du robinet. Mais avec de la pratique, ça passe
J'espère que ces infos te permettront de brasser ta NEIPA dans les meilleures conditions possibles ! A bientôt.
LaChistole
Génial merci beaucoup pour tout ça ! :)
Je pensais utiliser de la s-05 mais du coup il vaut mieux partir sur la s-33 alors (jamais essayé celle la)
Encore merci !